Le secteur bancaire marocain est fortement exposé aux risques liés à l’immobilier. C’est l’une des conclusions d’une note de l’agence de notation américaine Standard and Poor’s (S&P), publiée sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord (Mena) et la Turquie.
«Le secteur bancaire marocain reste contraint par sa forte exposition aux risques liés à l’immobilier commercial », écrit S&P, soulignant que « ceci est reflété par les promoteurs surendettés qui font face à une diminution des transactions immobilières».
«Nous prévoyons que le total des prêts improductifs restera élevé au cours des deux prochaines années (environ 7%), l’acier, le tourisme, l’immobilier commercial et la construction enregistrant les pertes de crédit les plus importantes », prédit l’agence de notation.
Reconnaissant les efforts en cours de la Banque centrale du Maroc (BAM) pour harmoniser la classification de ses prêts, S&P estime que l’augmentation des provisions générales pourra entraîner une baisse des indicateurs de qualité des actifs des banques marocaines. Le secteur bancaire marocain est considéré comme l‘un des moteurs du développement économique du pays.
S&P ajoute que la rentabilité du secteur devrait toutefois rester élevée, avec une croissance des crédits estimée à 4% sur les deux prochaines années, et ce malgré l’impact de l’application de la nouvelle norme IFRS9, adoptée en 2018. Ceci, en raison du faible coût de la main-d’œuvre et d’une part importante des dépôts ne portant pas intérêt, explique-t-elle.
Concernant la croissance du crédit, l’agence l’attribue à la reprise de la croissance des entreprises et des prêts aux ménages, qu’elle juge toujours dynamiques. « Bien que les marges souffriront des taux d’intérêt bas et de la concurrence féroce dans le secteur bancaire marocain, nous prévoyons que les filiales africaines continueront de contribuer de manière positive à la performance financière des grandes banques marocaines», conclut l’agence.