Le Premier ministre de la République centrafricaine (RCA), Mathieu Simplice Sarandji, a appelé ce lundi, à la levée de l’embargo sur les armes qui frappe son pays, accusant les Nations Unies d’applique la politique de «deux poids deux mesures».
Sarandji s’exprimait à la Place des Martyrs, dans le centre de Bangui, la capitale, où étaient réunis quelques 3.000 personnes manifestant contre l’embargo.
« C’est un verrou qui mérite d’être ouvert, c’est un embargo qui frappe nos forces de défense et de sécurité », a-t-il déclaré, soulignant aussi que « le gouvernement respecte l’embargo pendant que les groupes armés reçoivent des armes », et la population centrafricaine « ne peut pas comprendre cette loi de deux poids deux mesures ».
« La communauté internationale est-elle complice des viols, des assassinats, des tueries qui se pratiquent dans notre pays ? Je ne crois pas mais voilà, aujourd’hui, les Centrafricains réclament les armes pour leurs forces de défense et de sécurité », a-t-il également déclaré.
« On en a marre. Aujourd’hui, nous sommes là parce que beaucoup de gens sont morts (…) On veut que notre armée soit armée. Ce sont nos soldats qui connaissent bien le pays et qui peuvent nous défendre, comme il faut (…) Trop c’est trop », s’est insurgé un manifestant.
Cette initiative du Premier ministre intervient dans un contexte où le Conseil de sécurité des Nations unies devrait tenir une réunion, ce jeudi 31 janvier, pour décider de la reconduction ou non de l’embargo.
Les autorités de Bangui ont déjà, à plusieurs reprises, demandé à l’ONU de lever cette sanction, établie depuis cinq ans, qui pèse sur l’armée nationale. Le pays a reçu des armes de la part de la France (en décembre 2018) et de la Russie (en 2017), dans le cadre de la restructuration de l’armée nationale, mais après autorisation de l’ONU.
La RCA sombre dans les violences depuis 2013, provoquées par des affrontements inter-communautaires. Les autorités ont de la peine à sécuriser le territoire national. Certaines zones du pays sont contrôlées par des milices armées.
Le 24 janvier dernier, des pourparlers ont démarré à Khartoum (Soudan) entre les autorités et les 14 groupes armés présents dans le pays, sous l’égide de l’Union africaine, dans l’espoir d’aboutir à un accord de paix.