Les sénateurs malgaches ont voté mardi un projet de loi autorisant le nouveau président de Madagascar, Andry Rajoelina à légiférer par ordonnances jusqu’à la tenue des élections législatives prévues le 27 mai prochain.
Mardi matin, les 52 sénateurs présents ont approuvé le projet de loi déléguant provisoirement leur pouvoir de légiférer au chef de l’Etat, imitant leurs collègues députés qui l’avaient entériné vendredi par 95 voix sur 102.
Le mandat des députés s’achève officiellement ce mardi et leurs successeurs ne seront élus que le 27 mai. « Les résultats des élections législatives devraient être connus au plus tard le 2 juillet », a indiqué mardi devant les sénateurs, le ministre de l’Intérieur, Tinarivelo Razafimahefa.
Le texte a donc été adopté pour permettre au chef de l’Etat «élu en décembre de prendre ses premières mesures rapidement». Andry Rajoelina a promis de sortir la Grande île de la pauvreté extrême, de relancer l’économie et de créer des emplois, ainsi que de lutter contre la criminalité.
Un programme qui s’identifie à la politique générale de l’État, présentée par le Premier ministre, Christian Ntsay, devant l’Assemblée le 4 février, et le Sénat, le lendemain, et déclinée en cinq axes : la gouvernance, l’économie, la sécurité, l’environnement et le social.
Le chef du gouvernement a fixé des objectifs finaux tels que la tolérance zéro pour la corruption, le doublement de la production électrique ou encore davantage de moyens pour les forces de sécurité. La charge revient aux ministres de les traduire en objectifs intermédiaires et en résultats.
Entre autres mesures immédiates de M. Rajoelina qui avait déjà dirigé le pays de 2009 à 2014, la construction d’un «pipeline» de 225 km pour amener de l’eau potable dans le sud du pays frappé par la sécheresse, dont la population souffre de malnutrition.
La Haute Cour constitutionnelle (HCC) vérifiera néanmoins la conformité des ordonnances à la Constitution. Et surtout, la nouvelle Assemblée devra les ratifier a posteriori.