Le gouvernement américain a décidé de réduire de plusieurs milliards le budget de l’aide militaire et de la sécurité apporté au Cameroun, en raison de manquements dont fait preuve Yaoundé au sujet des droits de l’Homme, ainsi que de la perpétuation de la crise anglophone.
L’information a été relayée par la chaîne de télévision CNN qui indique que les responsables du département d’Etat américain ont révélé que plus de 97 milliards FCFA d’aide militaire américaine ne devrait plus être accordés au Cameroun.
« Nous continuons d’exhorter le gouvernement camerounais à prendre au sérieux toutes les allégations crédibles de violations flagrantes des droits de l’homme, à enquêter de manière approfondie sur ces accusations, à tenir les auteurs de ces violations pour responsables et à divulguer le résultat des enquêtes à la population camerounaise», aurait confié un de ces responsables à CNN.
D’après le responsable du département d’Etat, son institution a prévenu Yaoundé que «le manque de progrès et de clarté au sujet des actions entreprises par le gouvernement en réponse à des allégations crédibles de violations flagrantes des droits de l’homme pourrait entraîner une suspension plus large de l’aide des Etats-Unis».
Le Cameroun est accusé de violations des droits de l’homme, à travers son Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée de terre.
Le département de la Défense et le département d’Etat s’appliqueront à évaluer la «validité» des conclusions d’une enquête indépendante d’Amnesty International qui relèvent des cas de torture commis par les forces camerounaises dans le NOSO.
L’ambassadeur américain au Cameroun, Peter Henry Barlerin a aussi accusé, il y a quelques mois, les forces de sécurité du pays d’avoir perpétré «des assassinats ciblés, procédé à des détentions abusives sans oublier des villages pillés et incendiés dans plusieurs villages du NOSO».
Le Cameroun lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram et contre les séparatistes des régions anglophones. C’est dans ce cadre que des bavures sont parfois commises par les forces de sécurité.