L’administration de l’université Felix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire a annoncé lundi, l’arrestation de deux enseignants, à la cinquième semaine de grève des professeurs.
«Un groupe d’individus» conduit par le secrétaire général de la Coordination nationale des enseignants-Chercheurs (CNEC), ont été arrêtés pour leur tentative «de perturber les cours et les examens dans les amphis», a écrit la présidence de l’université dans un communiqué.
Le même groupe s’est rendu dans un autre amphi pour y déloger les enseignants et les étudiants en plein travaux pratiques. Deux d’entre eux ont été appréhendés par la police, ajoute le communiqué.
Ces incidents interviennent après l’exclusion de l’université de quatre enseignants, dont Johnson Zamina Kouassi, secrétaire général et porte-parole du CNEC, le premier syndicat chez les professeurs du supérieur, «révoqués» par le conseil de discipline de l’université pour des «violences» perpétrées à la présidence de l’université.
Sept autres professeurs ont écopé de suspensions de toutes activités académiques, allant de six à douze mois.
Le président de l’université, le professeur Abou Karamoko, dont la CNEC réclame la «révocation», avait averti que «toute tentative de perturbation des activités académiques sera puni de façon exemplaire».
Le porte-parole du CNEC a averti qu’une «telle mesure va exacerber la grève. Nous allons durcir le mouvement». La CNEC a annoncé, il y a une semaine, «un an de grève» à l’université d’Abidjan, pour exiger l’annulation des sanctions disciplinaires.
L’Université Félix Houphouët-Boigny compte 60.000 étudiants pour 2.300 professeurs, selon les chiffres de la CNEC.
Les grèves dans le secteur public sont récurrentes en Côte d’Ivoire depuis deux ans, malgré la signature d’un protocole d’accord entre le ministère de la Fonction publique et certains syndicats en août 2017.
Ces grèves qui touchent également les enseignants des écoles primaires et secondaires paralysent tout le système éducatif du pays.