Manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés mercredi à Rabat lors d’un débrayage initié par la Coordination nationale des enseignants contractuels en prélude aux marches annoncées le 24 février dans différentes villes du Royaume.
A l’origine de ce débrayage, la colère des nouvelles recrues du département de l’Éducation nationale qui ne disposent plus du statut de fonctionnaire, mais de celui de contractuel.
Selon la coordination créée par ces enseignants, la tension est montée d’un cran quand les Académies régionales de l’enseignement ont diffusé un contrat annexe qui vient compléter un contrat initial déjà contesté.
«Il y a une sorte de confusion et d’improvisation qui démontre que le ministère de tutelle ne dispose pas de solution concernant notre situation. C’est pourquoi nous pensons que le temps des demi-solutions est bel et bien révolu», ont indiqué les membres de la Coordination nationale des enseignants contractuels, à l’origine de la marche organisé mercredi à Rabat.
Cette action de contestation a pris de l’ampleur lorsque des milliers d’enseignants se sont joints au mouvement. Le flux humain a bloqué la circulation au niveau du pont Hassan II qui relie Rabat à Salé – et ce avant même le démarrage effectif de la marche vers le centre-ville.
Les manifestant ont scandé des slogans contre l’injustice et l’exclusion sociale, la hausse du taux de pauvreté, de chômage d’analphabétisme, et contester les conditions de travail qui se dégradent et un pouvoir d’achat des plus bas, depuis presque une dizaine d’années, aggravé par la hausse des prix des produits de consommation courante et des prix du carburant, d’eau et d’électricité, du transport et du logement, plongeant davantage les classes laborieuses et moyennes dans des difficultés extrêmes.
Mais lorsque les manifestants ont essayé de défiler devant la porte des ambassadeurs du palais royal, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser le cortège et «plusieurs personnes ont été légèrement blessées», selon des témoins.
Cette semaine, trois syndicats représentatifs ont appelé, tour à tour, à une grève générale dans les administrations publiques et les collectivités territoriales.