La France a accordé mardi au Tchad, via l’Agence française de développement (AFD), une subvention de cinq millions d’euros pour l’émancipation des femmes, deux mois après un engagement pris en ce sens, par le Président français Emmanuel Macron lors de sa visite à N’Djamena.
Selon un communiqué de l’AFD, le «Projet d’autonomisation sociale des femmes tchadiennes par l’accès aux services de santé et la prise en compte des violences basées sur le genre», dénommé « Pasfass », doit s’étendre sur trois ans dans les deux provinces du Logone Oriental et du Mandoul.
Le projet sera mis en œuvre par un consortium regroupant deux ONG française et tchadienne et un groupe de recherche. Il vise à toucher 548.000 Tchadiennes qui «bénéficieront d’un accès amélioré à des soins de qualité», selon le communiqué de l’AFD.
Lors de sa visite au Tchad en décembre dernier, le président français avait indiqué que «l’avenir africain se construira par l’autonomisation des femmes».
Au Tchad, 78% des femmes sont illettrées (contre 50% des hommes) et 70% mariées avant 18 ans, souvent dans le cadre de mariages forcés, pourtant interdits par la loi en vigueur dans le pays.
L’objectif du gouvernement tchadien est d’abaisser le taux de fécondité de 6,4 à 3 enfants par femme en 12 ans, avait expliqué Mariam Mahamat Nour, ministre chargée des Réformes, en recevant en décembre le chef de l’Etat français dans la «Maison de la femme».
Le président français a promis que son pays poursuivrait sa contribution aux programmes de bourses pour les jeunes filles démunies, aiderait le gouvernement tchadien à ouvrir des écoles et former les maîtres, financerait des programmes pour les sages-femmes et infirmières et soutiendrait des campagnes contre les violences faites aux femmes.
Pour développer l’entrepreneuriat féminin, M. Macron a suggéré de créer une «Banque pour les entrepreneuses africaines» pour laquelle il veut mobiliser l’Agence française de développement (AFD), les banques françaises et les pays du G7.
Il a aussi promis 10 millions d’euros supplémentaires pour soutenir la Maison de la Petite Entreprise, incubateur qui soutient des projets dont les deux-tiers sont gérés par des femmes.