Le belge Wim Van Helleputte, ex- président patron de MTN Ouganda, la filiale de l’opérateur sud-africain de téléphonie «MTN», a porté plainte contre l’Etat ougandais devant la Haute Cour de Kampala.
Expulsé du territoire ougandais en mi-février, Helleputte a jugé son expulsion arbitraire, illégale et irrationnelle et demandé, par conséquent, son annulation par le ministre des Affaires intérieures, en saisissant la justice. Ce responsable belge a fait savoir qu’il n’avait pas pu se défendre ou répondre à son accusation.
Le ministère des Affaires intérieures est bien le département qui avait rendu publique la décision d’expulsion de Vanhelleputte. Le chef de la diplomatie béninoise, Jeje Odongo avait alors évoqué «l’atteinte à la sûreté de l’Etat» pour justifier cette mesure.
L’ex-dirigeant de la filiale de l’opérateur sud-africain de téléphonie MTN, marié à une ougandaise avec laquelle il a eu deux enfants, réclame également des dommages-intérêts généraux pour détention illégale et expulsion, ainsi que toute autre réparation jugée appropriée.
Il a dénoncé, par la même occasion, l’expulsion de trois de ses collègues accusés par Kampala d’activités subversives. En janvier, les autorités de la police avaient annoncé les expulsions du Français Olivier Prentout et de la Rwandaise Annie Bilenge Tabura, accusés d’avoir voulu « compromettre la sécurité nationale ».
L’Italienne Elsa Muzzolini, directrice du mobile money au sein de la filiale de MTN, avait également été priée de quitter le territoire ougandais, à cause de sa collaboration présumée avec le chanteur Bobi Wine, un des principaux opposants au président ougandais, Yoweri Museveni.
Cette affaire éclate alors que Rob Shuter, président directeur général du groupe MTN à travers le monde, s’apprête à se rendra dans les prochains jours à Kampala, pour prendre part au sommet Africa Now qui aura lieu du 12 au 13 mars et auquel assistera également le président Museveni. Le dossier sera certainement évoqué entre Shuter et les hautes autorités ougandaises.