Les autorités égyptiennes ont délogé une dizaine de familles pour la construction d’une zone tampon entre la bande palestinienne de Gaza et le nord du Sinaï.
Ce projet a été décidé à la suite de l’attentat-suicide qui a fait vendredi dernier, 30 morts et de nombreux blessés.
Un haut responsable de la sécurité dans le nord du Sinaï a confirmé mercredi que cette zone tampon est « importante pour la sécurité nationale et la stabilité » de la province qui est habitée par des milliers de Bédouins, et où débouchent des tunnels de contrebande avec Gaza.
Selon des experts militaires, la zone tampon s’allongera sur 15 km pour couvrir la frontière égyptienne avec la bande de Gaza. Sa profondeur n’a pas été encore clairement annoncée.
Au total plus de 800 habitations situées dans cette zone vont être démolies selon les autorités égyptiennes. Des témoins de la ville frontalière de Rafah ont affirmé avoir vu des bulldozers commencer à démolir les maisons abandonnées par les familles évacuées mercredi, par l’armée égyptienne.
Les habitants de la province seront relogés à l’Ouest du pays et dédommagés par l’État. L’opération d’évacuation est critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme, mais soutenue par les partis politiques.
Depuis l’éviction du président élu Mohamed Morsi, une série d’attaques contre les forces militaires égyptiennes est perpétrée par des jihadistes dans la zone démilitarisée du Sinaï, en représailles à la répression massive contre les protestataires proches de la confrérie des frères musulmans.
En vertu des accords de paix israélo-égyptiens signés en 1979, le Sinaï est considérée depuis cette date, comme une zone démilitarisée.
Le gouvernorat du nord du Sinaï a été souvent la cible d’attaques et d’attentats revendiqués par des jihadistes qui sont soupçonnées par les autorités d’Égypte, d’être épaulés par des activistes palestiniens.