Le gouvernement de la Mauritanie a annoncé la dissolution des trois quarts des formations politiques, jugées insuffisamment représentatives, soit 76 partis sur 105 formations que compte le pays, à moins de quatre mois de l’élection présidentielle.
La «mesure intervient au vu des résultats des élections municipales de septembre dernier et de ceux des élections municipales organisées en 2013», selon un arrêté du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation rendu public mardi soir.
«Sont dissous de plein droit les partis politiques ayant présenté des candidats aux élections municipales de 2013 et 2018 et qui ont obtenu moins de 1% des suffrages exprimés au premier tour de ces élections ou qui se sont abstenus de participer à ces deux consultations», explique le document qui fournit la liste des partis dissous (appartenant à la majorité et à l’opposition) avec leurs scores respectifs lors de ces deux scrutins.
Les autorités se sont basées sur une loi de 2012 sur les partis politiques, complétée en 218, conçue pour limiter le nombre des partis et permettre un financement adéquat de leurs activités électorales suivant leur poids politique.
Ce texte de loi vient d’être mis en application alors que les acteurs de la vie politique sont en pleins préparatifs pour le scrutin présidentiel qui devrait avoir lieu d’ici quelques mois.
Désormais, moins de 30 formations politiques seront en activité dans le pays. Plusieurs partis dissous ont dénoncé une mesure «arbitraire» qui n’a pas été prise sur des critères objectifs.
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne pourra pas briguer un troisième mandat. C’est son ministre de la Défense, l’ex-général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, un de ses proches, qui défendra les couleurs du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR), alors que l’opposition peine encore à trouver un candidat unique.