L’opposant camerounais, Maurice Kamto, devra encore rester en prison, la demande de libération immédiate introduite par ses avocats ayant été rejetée ce jeudi par les juges.
«La demande de libération immédiate de M. Kamto et de six autres leaders, a été rejetée par le juge» qui «n’a pas motivé le rejet», a déclaré l’avocat de Kamto, Me Emmanuel Simh, annonçant du coup, qu’il comptait «faire appel de cette décision».
Son avocat avait introduit cette demande de libération en dénonçant notamment «le traitement inhumain subi par M. Kamto et ses co-accusés», assurant que les règles en matière d’arrestation, de garde à vue et de placement en détention provisoire «ont été violées».
Le principal opposant au chef de l’Etat Paul Biya ainsi qu’environ 150 autres accusés ont été arrêtés le 26 janvier dernier, à la suite d’une manifestation pacifique organisée dans plusieurs villes du Cameroun pour contester les résultats de l’élection présidentielle d’octobre 2018, à laquelle Kamto était également candidat et avait obtenu le deuxième score derrière Paul Biya.
Mi-février, ces prévenus ont été présentés devant le tribunal militaire de Yaoundé, où une information judiciaire pour des faits allégués d’«hostilité contre la patrie» et d’ «insurrection», notamment, a été ouverte à leur encontre.
Mardi, l’Union européenne (UE) avait dénoncé «l’ouverture de procédures disproportionnées» contre l’opposant Kamto et ses sympathisants, s’inquiétant d’une «détérioration de la situation politique» au Cameroun.
Le lendemain, le secrétaire d’État américain adjoint aux Affaires africaines, Tibor Nagy, avait aussi déclaré sur RFI «qu’il serait très sage de le libérer».