Les élections législatives au Bénin se joueront effectivement sans l’opposition, puisque la Cour Constitutionnelle du pays vient d’approuver la décision de la Commission électorale (CENA), d’invalider les candidatures de l’opposition à ce scrutin.
L’institution en charge des élections au Bénin avait invalidé la semaine dernière, les dossiers de candidature de formations politiques de l’opposition, pour les législatives du mois d’avril prochain.
Elle leur reprochait un défaut de certificat de conformité, comme prévu par la nouvelle Charte des partis politiques. D’autres partis de l’opposition n’avaient même pas pu s’enregistrer pour examen auprès de la CENA, faute de dossiers complets.
Le rejet de ces candidatures avait provoqué des remous dans le pays, et les partis concernés avaient déposé «un recours en inconstitutionnalité» devant la Cour Constitutionnelle qui a rendu ce mercredi son verdict en affirmant que «la décision rendue par la CENA n’est pas contraire à la Constitution».
La Cour constitutionnelle a en outre confirmé la validation des listes des deux partis de la mouvance présidentielle, l’Union progressiste et le Bloc républicain, seuls en lice pour les législatives qui doivent permettre de renouveler les 83 sièges d’une Assemblée nationale actuellement dominée par les formations soutenant le président Patrice Talon.
La décision de la CENA avait déclenché un tollé au Bénin, obligeant le Chef de l’Etat béninois à réunir les représentants de plusieurs partis et à promettre de trouver une solution à cette impasse politique.
Le bureau du Parlement a parallèlement tenu, ce mercredi, une réunion d’urgence pour «statuer sur les exigences des partis exclus du processus électoral».
A l’appel des principaux partis de l’opposition, des milliers de personnes avaient manifesté lundi à Cotonou, la capitale, pour «défendre la démocratie» et dénoncer la politique du président Talon, accusé d’«autoritarisme».