Vivement condamné pour les violences qui ont émaillé le 18ème rassemblement des «Gilets jaunes» samedi dernier, le gouvernement français a reconnu des «dysfonctionnements» dans le dispositif de sécurité mis en place à Paris.
L’aveu a été fait dans un communiqué de presse publié à l’issue d’une réunion du chef du gouvernement, Edouard Philippe avec les ministres de l’Intérieur Christophe Castaner, de la Justice, Nicole Belloubet ainsi que le secrétaire d’Etat, Laurent Nunez.
Le communiqué ajoute que le Premier ministre proposera au président Emmanuel Macron lors d’une réunion prévue ce lundi, «les mesures d’adaptation nécessaires de la doctrine d’emploi des forces de l’ordre, ainsi que les décisions permettant de s’assurer à tout moment, de la fermeté de son exécution».
Emmanuel Macron avait déjà promis Samedi dernier, des mesures fortes, en attendant la validation de la loi anticasseurs par le Conseil constitutionnel.
Samedi, alors que 32.300 personnes manifestaient dans toute la France dont 10.000 à Paris selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, quelque 1.500 casseurs s’en sont pris pendant plus de six heures aux forces de l’ordre. Des boutiques, une banque, un immeuble des Champs-Elysées ont été incendiés. Environ 200 personnes dont 185 personnes majeures ont été placées en garde-à-vue.
La première conséquence à ces violences a été une pluie de critiques contre le gouvernement d’Edouard Pilippe, principalement de la part de l’opposition, pour avoir sous-estimé le risque de violences. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et celui de l’Economie Bruno Le maire sont convoqués mardi au Sénat pour des explications sur les violences à Paris.
Depuis le début du mouvement des «Gilets jaunes», selon un décompte officiel datant de la mi-février, 7.400 personnes avaient été interpelées sur l’ensemble du territoire, 1.800 condamnations avaient été prononcées et près d’un quart des 1.350 personnes présentées en comparution immédiate avaient été incarcées.
La justice entendait montrer à quel point elle était ferme mais cette fermeté ne semble pas suffire pour enrayer les violences qui perturbent les manifestations des Gilets jaunes.