Les frappes américaines en Somalie visant les militants du groupe islamiste Al-Shebab pourraient être assimilées à des « crimes de guerre », selon Amnesty International qui a publié ce mercredi un rapport intitulé « La guerre cachée des Etats-Unis en Somalie ».
L’ONG qui s’est basée sur 150 entretiens avec des témoins, des proches de civils tués et des experts des questions sécuritaires, déclare que ces raids américains qui ont « considérablement augmenté » ces deux dernières années, ont tué non seulement des islamistes visés, mais aussi des civils.
« Les attaques semblent avoir violé la loi internationale humanitaire, et certaines pourraient représenter des crimes de guerre », fait ainsi part Amnesty qui signale que plus de 100 de ces frappes ont été réalisées depuis avril 2017 par des drones ou des avions.
Les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, contrôlent de vastes zones rurales en Somalie d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides. Ces derniers temps, le commandement américain pour l’Afrique (Africom), soutenant le gouvernement fédéral somalien dans sa lutte contre ce groupe terroriste, fait de temps en temps des annonces sur des frappes américaines en Somalie soldées par plusieurs morts dans les rangs des islamistes. A chaque fois, Africom a tenu à préciser qu’aucun civil n’était touché par ses raids.
A la suite du rapport d’Amnesty, le commandement américain pour l’Afrique a formellement démenti les accusations à son encontre. « L’Africom respecte les lois de la guerre et prend toutes les précautions possibles pour minimiser les victimes civiles et autres dommages collatéraux », a-t-il indiqué dans un communiqué qui précise « qu’aucune frappe de l’Africom n’avait fait de mort ou de blessé parmi les civils ».