L’ONU a appelé, lundi, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, à former un gouvernement dans les prochains jours, évoquant l’attente immense des électeurs.
« Il est à espérer que la nouvelle équipe gouvernementale sera bientôt installée et opérationnelle », a déclaré, au Conseil de sécurité de l’ONU, Leila Zerrougui, représentante spéciale et cheffe de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO). « Les attentes de la population congolaise sont immenses et il est crucial de ne pas la faire attendre trop longtemps, ni de la décevoir », a-t-elle poursuivi.
Proclamé vainqueur du scrutin présidentiel du 30 décembre et investi en janvier dernier, Félix Tshisekedi n’a toujours pas nommé son Premier ministre qui devait à son tour mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale.
D’aucuns estiment que le retard dans la formation du nouveau gouvernement est dû à un accord politique liant le nouveau chef d’Etat à son prédécesseur Joseph Kabila qui est à la tête de la coalition du Front commun pour le Congo (FCC) ayant conservé la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Sur place à Kinshasa, le dirigeant congolais est aussi tiraillé par l’affaire de la suspension de l’installation des sénateurs qui venaient d’être élus le vendredi 15 mars passé.
Lors d’une réunion interinstitutionnelle tenue ce lundi 18 mars et dirigée par Tshisekedi, il a été décidé le report, à une date ultérieure, de l’élection des gouverneurs et la suspension de l’installation des sénateurs élus, suite à des accusations de corruption pendant les élections sénatoriales.
La présidence a demandé au procureur général près la Cour de cassation de mener des enquêtes sur ces soupçons de corruption, avant de poursuivre avec le cycle électoral.
Certains mouvements politiques, dont le FCC, sont montés au créneau relevant, entre autres, le fait qu’une réunion interinstitutionnelle ne dispose d’aucun pouvoir de décision.