Amnesty International, Human Rights Watch (HWR), Médecins sans frontières (MSF) et d’autres ONG internationales ont dénoncé la livraison prochaine par la France de six bateaux à la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine en Méditerranée.
Le mois passé, la ministre des Armées françaises, Florence Parly avait annoncé la livraison à la Libye, à partir du printemps prochain, de six navires dans le cadre du soutien français «aux efforts de la marine libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine».
Ces bateaux sont des embarcations pneumatiques semi-rigides de type militaire dites «Rafale», longues de douze mètres. Ils seront équipées de radar et de GPS et ne permettront pas aux Libyens d’y placer des armes lourdes de type canons. Ils devraient permettre d’intercepter plus facilement les embarcations des migrants interceptées en mer en direction de l’Europe.
La décision de Paris avait marqué les esprits, d’autant plus que jusqu’alors seule l’Italie livrait des équipements aux garde-côtes libyens sans pour autant échapper elle aussi aux critiques des défenseurs de la cause des migrants.
Pour ces derniers, la coopération de la France avec les garde-côtes libyens relève d’une hypocrisie au moment où le président français Emmanuel Macron avait fermement condamné, selon CNN, les abus contre les migrants en Libye qui cherchent à rejoindre le sol européen.
Les mêmes ONG accusent régulièrement les autorités libyennes de permettre des violations des droits fondamentaux des réfugiés et des migrants qu’elles interceptent en mer.
Selon Amnesty International, les migrants sont placés dans des centres de détention aux conditions de vie indignes et subissent de mauvais traitements extrêmement graves quand ils ne sont pas revendus en esclaves ou transférés aux mains de milices armées.
Ces ONG souhaiteraient qu’à la place la France et d’autres Etats membres de l’Union européenne se mobilisent pour maintenir les opérations de sauvetage des migrants en mer et permettre leur débarquement dans des ports sûrs.