La semaine dernière, alors que le président chinois est attendu dans les jours qui viennent pour une tournée en Europe, la Commission européenne a publié un document dans lequel elle dit considérer la Chine comme un «concurrent économique dans la poursuite d’un leadership technologique, et un rival systémique dans la promotion de modèles alternatifs de gouvernance».
La Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la sécurité, Federica Mogherini a confié à des journalistes que cette analyse était soutenue par l’ensemble des 28 Etats membres de l’UE.
L’annonce a été faite à l’issue d’un Conseil des ministres européens sur les relations de l’Union européenne avec la Chine, auquel participait pour la première fois le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi. Ce dernier a reconnu une « certaine concurrence » entre la Chine et l’Union européenne, assurant que «l’important est que la coopération soit le thème principal des relations Union européenne – Chine».
Les relations entre Pékin et Bruxelles sont à un tournant critique de leur histoire. Les responsables et diplomates européens s’inquiètent de plus en plus du risque d’une coopération des entreprises chinoises basées en Europe en connivence avec les services de renseignement chinois.
Ils se sont également plaints des restrictions auxquelles sont confrontées leurs entreprises pour accéder au marché chinois et du transfert forcé de technologie qu’elles subissent dans ce pays asiatique.
Selon Eurostat, le déficit commercial de l’Union européenne avec la Chine a légèrement augmenté en janvier, passant il y a un an, de 20,8 à 21,4 milliards d’euros.
Malgré la loi approuvée la semaine dernière par les députés chinois pour ouvrir l’économie de l’empire du milieu aux investisseurs étrangers, les 28 Etats membres de l’UE ont renforcé leurs instruments de défense commerciale pour lutter contre les subventions de la Chine et attendent de la Commission européenne au courant de cette semaine, des mesures supplémentaires pour lutter contre les pratiques déloyales des Chinois.
Enfin, les ministres et les eurodéputés sont invités à achever les négociations en vue de la création d’un nouvel instrument international pour les marchés publics, un mécanisme qui renforcerait la position de l’Union européenne pour négocier l’accès au marché avec les pays tiers.