L’armée qui a pris les commandes du Burkina Faso, à la suite de la démission du président Blaise Compaoré, promet à qui veut l’entendre, de vouloir remettre dans les plus brefs délais, le pouvoir aux civils.
Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida a fait la même promesse ce mardi au roi des Mossi, Mogho Naba, l’influent chef traditionnel de la plus importante communauté burkinabè du pays.
« Ils sont venus nous dire qu’ils vont remettre le pouvoir aux civils. Nous les avons encouragés à aller dans ce sens. Le pays doit retrouver la quiétude et la paix », a déclaré Mogho Naba qui avait reçu Zida dans son palais, en présence de l’archevêque Philippe Ouédraogo et de l’imam Sana, chef de la communauté musulmane.
Le nouvel homme fort à Ouagadougou a fait également cette promesse au président de la confédération des syndicats-FO-Union des syndicats libres, Joseph Tiendrebeogo. Si tout le monde s’accorde, lui a-t-il confié, «il n’y a pas de raison pour que d’ici 15 jours, la transition ne soit pas faite», allusion faite à l’ultimatum de deux semaines que l’Union Africaine (UA) a accordé à l’armée pour remettre le pouvoir aux civils, sous peine de sanctions.
Outre l’ultimatum de l’UA, la pression sur le régime de transition, provient de la communauté internationale, de l’Union Européenne (UE) et du Canada qui a récemment menacé de suspendre son aide au Burkina Faso jusqu’à la mise en place d’un « gouvernement civil stable et élu démocratiquement».
Lors d’une rencontre lundi dernier avec le corps diplomatique accrédité à Ouagadougou, le lieutenant-colonel Zida a réaffirmé que «le pouvoir exécutif sera conduit par un organe de transition dans un cadre constitutionnel».
L’opposition burkinabè a fait savoir par la voix de son chef, Zéphirin Diabré, qu’elle attendait de toutes ces concertations, l’émergence d’un régime de transition calqué sur un modèle qui soit «adapté à la situation et au contexte».
Avec le retour au calme dans le pays, la vie reprend petit à petit son cours normal un peu partout au Burkina Faso.