Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, serait en train de perdre ses soutiens traditionnels, en ce sens que deux partis de l’alliance présidentielle, notamment son parti, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), se seraient prononcés en faveur des revendications de la population qui réclame le départ du chef de l’Etat et le changement du régime.
Le FLN «soutient pleinement le mouvement populaire de contestation» et le «changement» qu’il réclame, a indiqué, mercredi, le patron du parti, Mouad Bouchareb, assurant que la souveraineté du peuple a toujours été «la base du système de gouvernance en Algérie».
Il a souligné que le gouvernement «n’était pas entre les mains du parti», une manière de dissocier le régime de sa formation, ancien parti unique et au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Bouchareb a en même temps, apporté son soutien au «dialogue» voulu par le chef de l’Etat pour sortir le pays de la crise.
Le FLN a ainsi emboîté le pas au RND, son principal allié dans l’actuel gouvernement. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a invité les militants de sa formation à prendre en charge les revendications pacifiques du peuple «dans les plus brefs délais pour éviter au pays tout dérapage».
«Il y a des forces (…) non constitutionnelles (…) qui sont partout. L’Algérie a été dirigée par ces forces durant au moins ces cinq, six ou sept dernières années», a révélé sur la chaîne privée «El Bilad», Seddik Chihab, un membre influent du RND, qui a aussi affirmé que la candidature d’Abdelaziz Bouteflika était une erreur.
Le président Bouteflika qui a déjà passé vingt ans au pouvoir, a provoqué une vague de contestations sans précédent dans le pays, en voulant briguer un cinquième mandat. Il a finalement annoncé le 11 mars dernier, sous la pression de la rue, avoir renoncé à un mandat supplémentaire et promis des réformes, mais il compte se maintenir au pouvoir jusqu’à l’élection de son successeur. En attendant les manifestants algériens ne décolèrent pas et semblent bien déterminés à poursuivre leur mouvement de contestation jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
Née le 22 février dernier, la mobilisation contre le régime en place à Alger, prend de l’ampleur au fil des jours, exigeant un changement radical du système politique qui dirige depuis belle lurette le pays.