La société civile en République démocratique du Congo (RDC) tout en saluant la nomination d’un nouveau patron à la tête de la puissante Agence nationale de renseignements (ANR), a néanmoins émis des doutes sur ses capacités à mettre en place une nouvelle agence qui réponde aux aspirations du président Félix Tshisekedi.
Izun Kakiak a été nommé patron de l’ANR le 19 mars, selon une ordonnance présidentielle lue sur la chaîne d’Etat RTNC. Jusqu’ici au poste du numéro deux de l’agence, il succède à Kalev Mutond qui est très proche de l’ancien président Joseph Kabila.
Le nouveau chef d’Etat congolais veut compter sur Kakiak pour redorer l’image de la redoutée ANR qui cumule les fonctions de service de renseignements intérieur et extérieur et qui est accusée par plusieurs ONG d’être parmi les principales machines de la répression en RDC.
Mutond qui était aux commandes de l’ANR depuis 2011, est d’ailleurs une des 14 personnalités congolaises frappées par des sanctions européennes.
Fin février, Tshisekedi s’était engagé à réformer l’ANR pour lui donner un visage plutôt humain. «L’ANR, qui constituait la police politique depuis toutes ces années, va être requinquée. On va lui donner un autre visage, un visage plus humain», avait-il déclaré, promettant qu’avant la fin de son mandat, « on ne parlera plus d’arrestation arbitraire en RDC».
Certains activistes congolais des droits de l’homme se disent tout de même inquiets de ce choix, car le nouveau patron est déjà soupçonné d’avoir participé, d’une manière ou d’une autre, aux violations des droits de l’homme perpétrées sous le mandat de son prédécesseur, Kakiak dont il était l’adjoint.
Un des responsables du mouvement citoyen Filimbi, Carbone Beni estimé qu’il était nécessaire d’«avoir de nouvelles figures, de nouvelles personnes, qui ne sont pas entachées par des faits de violations des droits de l’homme caractérisés dans notre pays».