L’Afrique est confrontée à un «énorme et croissant» déficit en matière de financement, qui exige une mobilisation sans précédent des ressources techniques, humaines et financières.
C’est le constat d’un bon nombre d’institutions sur le continent notamment la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et la Banque africaine de développement (BAD).
À un niveau plus global, la CNUCED situe entre 614 et 638 milliards de dollars par an le financement supplémentaire dont l’Afrique a besoin pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Une étude, commanditée par ces partenaires en développement, estime que les dépenses supplémentaires pour réaliser ce programme dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire inférieur pourraient s’élever à 1.200 milliards de dollars par an, soit près de 11 % du PIB entre 2015 et 2030.
Les résultats de cette étude ont été publiés, lors de la 38ème réunion du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique qui se tient à Marrakech, au Maroc.
Pour le seul déficit d’infrastructure, qui constitue un obstacle majeur à l’amélioration des capacités productives, les besoins de financement de l’Afrique ont été chiffrés entre 130 et 170 milliards de dollars par an, selon les estimations de la BAD. Le continent mobilise à peine la moitié de ce montant, a fait observer l’institution dirigée par Adesina akinwumi.
Les pays africains doivent mobiliser des ressources financières nationales pour combler le déficit de financement, promouvoir la stabilité macroéconomique et limiter les emprunts extérieurs coûteux, ont recommandé les experts.
Les pays africains ont un peu plus d’une décennie pour réaliser le Programme 2030, qui va leur permettre de sortir ainsi des millions d’Africains de l’extrême pauvreté, réduire les inégalités et promouvoir un développement durable.