Les douze candidats de l’opposition en lice pour l’élection présidentielle du dimanche 24 mars au Comores ont dénoncé un «coup d’Etat électoral», tout en invitant la population à se mobiliser contre des fraudes en cours.
Ces adversaires du président sortant, Azali Assoumani ont tenu ce même dimanche à Moroni la capitale, une réunion pour dénoncer différentes irrégularités. «Nous, candidats, déclarons illégitimes le gouvernement actuel ayant à sa tête le colonel Azali, contestons la mascarade de ces élections (…) et appelons le peuple à résister et à se mobiliser contre l’ignominie», a déclaré l’un deux à la presse, le colonel Soihili Mohamed.
Dans une déclaration commune, les douze candidats de l’opposition ont affirmé que les graves irrégularités constatées, notamment dans les îles d’Anjouan (en majorité hostile au président) et de Mohéli, constituent un «coup d’Etat (…) ayant pour objet de museler la population et de l’empêcher de se rendre dans les urnes».
A Anjouan, une dizaine de bureaux de vote auraient été saccagés, suite à la découverte d’urnes remplies et à l’interdiction faite à des assesseurs issus de partis de l’opposition d’exercer leurs fonctions. Un candidat a annoncé d’emblée qu’il ne reconnaitra «jamais les résultats» du vote dans la mesure où ses « délégués ont été empêchés d’entrer dans les bureaux de vote».
«On m’a dit qu’il y avait eu des problèmes là-bas. Ce n’est pas une surprise (…) on a constaté pendant la campagne qu’il y avait des gens qui n’étaient pas là pour gagner mais pour que le scrutin n’ait pas lieu », a déclaré, pour sa part, le président sortant, qui a reconnu «quelques incidents» à Anjouan tout en assurant «la situation est maîtrisée».
Azali Assoumani, un ancien putschiste au pouvoir entre 1999 et 2006, et élu en 2016, est donné largement favori de l’élection. Lors de la campagne, il affirmé plus d’une fois qu’il comptait bien l’emporter dès le premier tour.
Dans un communiqué, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a assuré que «le processus électoral suit son cours normal», évoquant la possibilité de reprendre le vote dans les localités où les urnes ont été cassées.