Amnesty International a dénonce le laxisme de la Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) dans la protection des civils en Centrafrique.
Dans un rapport publié jeudi traitant des violences confessionnelles qui ne désemplissent pas dans ce pays, Amnesty International (AI) estime que «si on veut qu’elle soit un tant soit peu crédible, la mission de maintien de la paix des Nations unies doit prendre des mesures plus fermes pour véritablement protéger les civils des nombreuses violations auxquelles ils sont exposés ».
L’ONG pointe du doigt le laxisme de la MNIUSAC et son manque de stratégies susceptibles de prévenir de telles violences. Elle lui reproche entre autres, l’insuffisance des patrouilles, la lenteur dans le déploiement des soldats sur tout le territoire et le manque d’assiduité dans la poursuite des coupables.
La MINUSCA qui a démarré officiellement son mandat le 15 septembre dernier, relève AI dans son rapport, peine à restaurer la sécurité, malgré ses 7.600 hommes présents actuellement en Centrafrique, soit 65 % de l’effectif total initialement prévu.
Amnesty International qui dès le départ demandait à l’ONU, le déploiement le plus tôt possible par la Minusca de 12.000 soldats et policiers, s’interroge à présent si cette mission a les moyens de gérer efficacement cet effectif. « Ils ne sont pas encore à leur volume maximum mais se pose déjà un problème sérieux de stratégie cohérente » commente AI.
Entre temps, la Centrafrique continue à sombrer dans le chaos depuis que le renversement en mars 2013, du président, François Bozizé par les rebelles de la Séléka, milice à majorité musulmane qui plus tard va s’engager dans de sanglants affrontements avec les anti-Balaka, miliciens chrétiens.
La présidente de transition, Catherine Samba Panza, arrivée à son poste en janvier après l’éviction de Michel Djotodia porté au pouvoir par la Séléka, semble aussi impuissante à rétablir la paix. Sa démission est de plus en plus réclamée par plusieurs grandes figures politiques et religieuses du pays.