Plusieurs milliers d’enseignants contractuels ont manifesté dimanche à Rabat pour défendre l’éducation gratuite et protester contre le statut des contractuels au Maroc, au lendemain d’un autre rassemblement dispersé par les forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés légers.
Très contestée, la nouvelle loi sur l’enseignement, en débat depuis plusieurs mois, prévoit de réserver l’enseignement gratuit aux familles les plus pauvres.
Les manifestants ont scandé des slogans tels que : «Il faut préserver la gratuité de l’enseignement» ou «le peuple veut l’abolition de la contractualisation», ou des mots d’ordre plus politiques comme «Liberté, dignité, justice sociale».
Après plusieurs heures de défilé jusqu’au Parlement en plein centre-ville de la capitale marocaine, la manifestation s’est dispersée sans incident. Samedi, une manifestation de milliers de jeunes enseignants contractuels pour la plupart âgés de 20 à 30 ans, a été dispersée par les forces de l’ordre avec l’aide de matraques et de canons à eau.
Ces manifestants voulaient passer la nuit devant le Parlement après plusieurs heures de manifestation. Une soixantaine de blessés légers ont été transportés à l’hôpital dans la nuit de samedi à dimanche, selon Othmane Zeriouch, un responsable de la coordination des contractuels.
Les 55.000 enseignants contractuels du Maroc ont les mêmes salaires que les permanents – 5.000 dirhams par mois (environ 460 euros) – mais se plaignent de ne pas jouir des mêmes droits, notamment pour le droit à la retraite.
Ils manifestent depuis des mois pour réclamer le statut de fonctionnaire titulaire au sein du département de l’Education nationale et protestent contre la politique de «recrutement par contrat» (CDD) en vigueur depuis 2016.
Depuis le début de la grève entamé le 3 mars, les différentes propositions formulées par le gouvernement ont toutes été jugées insuffisantes.