Les députés britanniques ont voté hier soir, par 329 voix contre 302, un amendement permettant au Parlement de ravir à la Première ministre, Theresa May, le contrôle du processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne actuellement dans l’impasse.
En dépit des consignes du gouvernement, trente des 314 députés conservateurs ont voté l’amendement déposé par l’ancien ministre conservateur Oliver Letwin.
Parmi ces députés, trois secrétaires d’Etat du gouvernement May, qui conservent leur siège de député dans le système britannique, ont démissionné pour défier la Première ministre.
L’amendement voté hier permet à la Chambre des communes de déterminer son propre ordre du jour, normalement contrôlé par l’exécutif. Il va permettre aux députés d’organiser demain mercredi une série de «votes indicatifs» sur des formules de Brexit, alternatives à l’accord conclu par Theresa May avec l’Union européenne en novembre, mais rejeté par deux fois par le Parlement.
Les députés britanniques devraient ainsi se prononcer sur des options plus radicales comme un simple accord de libre-échange ou une sortie sans accord ainsi que sur des issues destinées à préserver des liens plus étroits avec l’Union européenne, l’organisation d’un deuxième référendum, l’annulation pure et simple du Brexit, ou encore le maintien du pays dans l’union douanière, cette dernière option étant la seule à sembler recueillir une majorité de voix.
Loin de présager une issue rapide à la crise, la décision des députés pourrait rendre plus confuse encore la situation. Theresa May a fait savoir qu’il n’était pas question d’approuver une formule contrariant le programme du parti conservateur, notamment un maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière qui empêcherait Londres de signer en solo, comme promis aux électeurs, des accords commerciaux avec le reste du monde.
L’Union européenne a fixé au 12 avril la nouvelle date butoir du Brexit. Un autre report pourrait exposer la Première ministre à un vote de défiance.