Les rescapés du cyclone Idai sont confrontés à une «bombe à retardement», a mis en garde lundi le chef de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Elhadj As Sy, qui a «tiré la sonnette d’alarme».
Il y a un «risque élevé de maladies transmises par l’eau», comme le choléra, le typhus et le paludisme, ce dernier étant endémique dans la région, compte tenu des eaux stagnantes, du manque d’hygiène, des corps en décomposition et de la promiscuité dans les centres d’hébergement, a-t-il expliqué.
Le gouvernement mozambicain a déjà identifié quelques cas suspects de choléra, mais ils n’ont pas encore été confirmés, a précisé le chef du FICR, prévenant qu’une épidémie de choléra à grande échelle à la suite de ce type de catastrophe, ne serait pas surprenante. «Un important nombre» de cas de diarrhées a été également enregistré, selon les autorités mozambicaines.
Le cyclone, qui a provoqué inondations monstres et éboulements de terrain et pris de court les secours, a fait plus de 700 morts au Mozambique, pays le plus touché, et au Zimbabwe voisin. Mais ce bilan est amené à grimper « au fur et à mesure que nous atteignons des régions isolées », a prévenu lundi le ministre mozambicain de l’Environnement Celso Correia, chargé de la coordination des secours.
Au total, près de deux millions de personnes ont été touchées par le cyclone et ses inondations en Afrique australe (Mozambique, Zimbabwe et Malawi). Nombre d’entre elles ont perdu maisons, récoltes ou encore vêtements. La décrue se poursuivait lundi, mais les inondations ont déjà détruit environ un demi-million d’hectares de récoltes, selon Ocha, laissant craindre des pénuries alimentaires dans les mois qui viennent.