L’activiste franco-béninois, Kemi Seba, arrivé le 23 mars à Abidjan pour animer une conférence de son association «Urgence Panafricaine», a été expulsé mardi 26 mars de la Côte d’Ivoire vers le Bénin, en raison de «risques de troubles».
A son retour à Cotonou, il a été interpellé par les services de police dès sa descente de l’avion. Il a été confié, après, à la Direction du renseignement territorial (D.R.T) pour être entendu.
Séba aurait affirmé être en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une « mobilisation pacifique contre le néocolonialisme ». «Vous me mettez en prison, je ressors plus fort. Vous m’expulsez d’un pays, je ressors plus fort», aurait-t-il martelé par ailleurs.
«Il nous avait été rapporté des risques potentiels de troubles par rapport à une manifestation qu’il comptait organiser sur le territoire d’Abidjan» et «c’est pour cela qu’on lui a simplement demandé de retourner chez lui pour éviter des troubles à l’ordre public », a déclaré, mercredi, le porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko, Touré, lors d’un point de presse.
Le militant «anticolonialiste» Kémi Séba était en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une tournée qu’il effectue dans la sous-région ouest-africaine. Selon son agenda, il devait rencontrer, ce week-end, Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, et organiser un meeting à Yopougon (fief de Gbagbo).
Cet activiste n’est pas le bienvenu dans différents africains. En 2017, il a été expulsé du Sénégal où il avait brûlé publiquement un billet de 5.000 francs CFA (7,6 euros), puis de la Guinée (mars 2018) et du Togo (août 2018).
Il milite corps et âme pour la sortie des pays africains du CFA, qui est, à ses yeux, un instrument du néo-colonialisme. Il a eu déjà à critiquer le président ivoirien Alassane Ouattara pour sa défense du franc CFA. Kémi Séba dénonce également les rapports entre les gouvernants africains et les pays occidentaux et à leur tête la France, ancienne puissance coloniale.