L’ONG internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a fait état jeudi des conditions de détention «extrêmes» et des taux «alarmants» de malnutrition parmi les migrants et réfugiés avec qui elle a pu s’entretenir dans un centre de détention de la capitale libyenne, Tripoli.
MSF a effectué deux séries de dépistage nutritionnel dans le centre de Sabaa. Il en est ressorti que «près du quart des personnes incarcérées» dans ce centre souffrent de malnutrition, «les enfants étant nettement plus susceptibles que les adultes de souffrir de malnutrition sévère et modérée», a indiqué l’ONG dans un communiqué.
De l’avis de MSF, ces conclusions appuient les témoignages selon lesquels «les détenus ne reçoivent qu’un repas tous les deux ou trois jours et que les nouveaux arrivants peuvent attendre jusqu’à quatre jours avant de recevoir de la nourriture».
MSF a par ailleurs révélé avoir découvert, le 21 février dernier, «31 personnes enfermées dans une petite cellule mesurant seulement 4,5 mètres sur 5 mètres, soit 0,7 m2 d’espace par personne».
«Il n’y avait pas suffisamment de place pour s’allonger, ni de latrines dans la pièce, forçant les détenus à uriner dans des seaux et des bouteilles en plastique » dans cette cellule où les migrants sont demeurés enfermés «pendant plus d’une semaine», ajoute MSF.
Dans la foulée, cette ONG a appelé le gouvernement libyen et la communauté internationale «à agir en urgence pour mettre fin aux conditions inhumaines et dangereuses dans les centres de détention libyens».