La justice américaine a condamné mercredi le spécialiste de l’agrochimie Monsanto à dédommager à hauteur de 81 millions de dollars un retraité atteint d’un cancer après avoir employé pendant des années, son herbicide, le Roundup. Il s’agit de la deuxième condamnation de cette firme pharmaceutique aux Etats-Unis.
Plus précisément, c’est le tribunal fédéral de San Francisco qui a prononcé cette condamnation, après avoir conclu que Monsanto n’a pas agi de bonne foi. Le groupe aurait dû faire part aux usagers du risque cancérigène du Roundup.
D’après cette instance judiciaire, le désherbant Roundup, fabriqué à base de glyphosate, présente un «défaut de conception» et est donc à l’origine de la maladie d’Edwin Hardeman.
Ce retraité s’est servi du désherbant durant 26 ans dans sa propriété californienne. Monsanto est tenu de le dédommager à hauteur de 81 millions de dollars.
C’est une importante déconvenue pour le groupe allemand Bayer, l’actuel propriétaire de Monsanto, qui affirme toujours que le Roundup est sans danger.
Pour rappel, l’été dernier, le tribunal de San Francisco avait condamné Monsanto à verser 289 millions de dollars d’indemnités, réduites à 78,5 millions en appel, à un jardinier souffrant du même cancer.
Toutefois, il faut signaler que, pour ce qui est de la dernière condamnation, elle a été prononcée par une juridiction fédérale et non plus uniquement californienne.
Ce verdict pourrait donc servir de référence pour les autres plaintes de patients dont le nombre est en constante hausse. Monsanto fait déjà l’objet de 11.200 procédures judiciaires aux Etats-Unis.