L’ancien ministre et opposant togolais, François Boko a été empêché ce jeudi, d’embarquer à l’aéroport parisien de Roissy, sur un vol d’Air France à destination de Lomé.
Exilé en France au plus fort des tensions socio-politiques au Togo en 2005, François Boko avait décidé de retourner dans son pays. Son retour avait été annoncé en grande pompe notamment dans la presse locale, et l’intéressé assurait cette semaine que toutes les conditions sont réunies pour retourner sur «la Terre de nos aïeux» sans embuches.
Mais selon les services togolais de l’Immigration, cités par une source aéroportuaire à Paris, Boko ne disposerait pas d’un passeport togolais ni d’un passeport étranger avec un visa permettant son admission au Togo.
«Air France a donc refusé son embarquement car les compagnies aériennes sont responsables des personnes qui ne peuvent pas être admises dans le pays d’arrivée», explique la source.
Une autre source aéroportuaire a de son côté indiqué que l’opposant s’était vu refuser l’embarquement avec une vingtaine d’autres personnes, sur instructions du ministère français des Affaires étrangères. Mais le Quai d’Orsay a démenti toute implication dans cette affaire.
Pour l’opposant, «Air France a cédé aux pressions et intimidations» et a refusé de l’embarquer «car les autorités togolaises auraient menacé d’empêcher l’atterrissage» de l’avion à Lomé.
«J’étais muni de mon passeport français et de mon acte d’état-civil togolais, j’étais donc en règle et le problème du visa ne se posait pas», s’est-il défendu, notant que les binationaux sont exemptés de visa dès lors qu’ils disposent d’un document attestant de leur origine togolaise.
Ses avocats soutiennent également que Boko a bien «été interdit de monter à bord du vol Paris-Lomé par les autorités aéroportuaires françaises, sur ordre des autorités togolaises».
«Cet incident survient après que de Me Boko eût exprimé de se porter candidat à la présidentielle d’avril 2020, conformément à la Constitution togolaise», ont-ils ajouté, précisant que François Boko a décidé de rentrer au pays au moment où l’opposition au régime de Gnassingbé est à la dérive, et a besoin d’un second souffle.