Le gouvernement allemand a prolongé de six mois son moratoire sur les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite.
La décision de Berlin a eu directement une incidence sur le royaume wahhabite, dont l’armée se sert de certaines pièces d’origine allemande pour l’entretien de ses systèmes d’armement.
«Nous ne voulons pas d’exportations au profit de dictatures et dans des zones frappées par des conflits», a indiqué Karl Lauterbach, un ténor du SPD, après l’annonce de cette décision de Berlin qu’il considère comme une victoire pour sa formation politique.
Pour sa part, la CDU souhaitait par contre mettre un terme à l’interdiction des ventes d’armes à l’Arabie saoudite. La décision prise par les autorités allemandes suite au meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en octobre dernier en Turquie, avait occasionné des tensions au sein de la grande coalition allemande à cause des points de vue divergents entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates au sujet de ces exportations.
En raison du même dossier, le gouvernement allemand a fait l’objet de critiques de la France et du Royaume-Uni, montrant les retombées de la décision de Berlin pour des livraisons de ces pays à Ryad remises en cause par le moratoire concernant aussi des pièces allemandes.
Paris et Londres pourraient encore avoir à décrier la position allemande suite aux conséquences pour des projets communs entre pays européens dans leurs rapports avec le Royaume wahhabite.