Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, dont le mandat s’achève fin avril, a nommé ce dimanche un nouveau gouvernement, dont la mission principale sera de conduire une transition et organiser la fin du mandat du président sortant pressé par son peuple et l’armée, de rendre le pouvoir et de prendre une retraite politique à cause de l’aggravation de son état de santé.
La nouvelle équipe de 27 ministres qui sera dirigée par le Premier ministre Noureddine Bedoui, a été quasiment rénovée, avec le maintien de six ministres seulement du gouvernement sortant. Le grand partant n’est autre qu
Parmi ces anciens, figure le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, reconduit dans son poste vice-ministre de la Défense, Bouteflika étant toujours ministre de la Défense, chef suprême des Armées.
Le grand perdant de ce remaniement n’est autre que Ramtane Lamamra, un proche de Bouteflika, qui a été à peine nommé le 11 mars dernier, vice-Premier ministre et ministre des affaires étrangères. Il a été remplacé à ce poste par Sabri Boukadoum, 60 ans, qui était jusqu’ici ambassadeur d’Algérie à l’ONU.
La formation de ce gouvernement intervient alors que l’armée avait commencé à lever le ton, réclamant que les procédures prévues par la loi, en cas d’indisponibilité avérée du chef de l’Etat, soient engagées contre le président Bouteflika. Ce dernier est diminué depuis 2013 par un AVC, et dirige, depuis lors, le pays quasiment par correspondance ou par personne interposée.
Samedi dernier, le général Gaïd Salah a encore affirmé dans un communiqué, la position de l’armée à défendre la constitution, et insisté sur le fait que cette proposition d’écarter Bouteflika «s’inscrit exclusivement dans le cadre constitutionnel» et «constitue l’unique garantie à même de préserver une situation politique stable, afin de prémunir notre pays de toute situation malencontreuse».
Abdelaziz Bouteflika voulait briguer un cinquième mandat consécutif, mais s’est heurté à l’opposition du peuple. Il a renoncé à ce projet, mais il a en même temps annoncé le report des élections présidentielles à une date inconnue ce qui prolonge de fait son mandat actuel. Cette date devra être décidée par une Conférence nationale dont les contours sont encore loin d’être définis.