Le gouvernement sud-africain a condamné des attaques isolées perpétrées ces derniers jours contre des immigrés, qui ont fait sept morts selon la police.
La police de la province côtière du Kwa Zulu-Natal a expliqué qu’une centaine de personnes avaient attaqué des magasins appartenant à des étrangers. A Durban, troisième ville du pays, des affrontements ont eu lieu dans les townships faisant sept victimes, principalement malawites et zambiennes.
Les incidents se sont poursuivis jusqu’en milieu de semaine dernière, a précisé un porte-parole de la police, Thulani Zwane, ajoutant que des manifestants avaient «chassé des ressortissants étrangers de leurs maisons».
«Le gouvernement est inquiet des attaques signalées contre des ressortissants étrangers au Kwa Zulu-Natal (nord-est) et au Limpopo (nord)», a déclaré le ministère de l’Information dans un communiqué publié en fin de semaine, exigeant que «les auteurs de ces actes de violences soient traduits en justice».
Mercredi dernier, environ 300 immigrés ont trouvé refuge dans une mosquée à Durban (nord-est). Selon les diasporas présentes à Durban, ce sont les discours xénophobes à répétition, du président Cyril Ramaphosa qui ont mis le feu aux poudres.
En campagne électorale dans la province de Durban, le président Ramaphosa a condamné, samedi, «des attaques fondées sur l’intolérance de certains Sud-Africains».
L’Afrique du Sud, économie subsaharienne la plus développée, est régulièrement le théâtre de violences xénophobes, qui sont nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté chez les autochtones.
Le pays accueille des millions de ressortissants étrangers, notamment des réfugiés économiques et politiques venus entre autres, du Mozambique, Zimbabwe, Somalie, Ethiopie.
En 2015, sept personnes ont été tuées lors de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.