Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a fini par céder à la contestation populaire dont il fait l’objet depuis plus d’un mois et a annoncé son intention de démissionner avant la fin de son quatrième mandat le 28 avril.
Ayant passé 20 ans au pouvoir, M. Bouteflika est le détenteur du record de longévité à la direction de l’Etat algérien. Loin d’être lassé de ses fonctions, il a tenté de postuler pour un cinquième mandat présidentiel.
Mais, dès le 22 février dernier, date de l’annonce de sa candidature, une contestation populaire inédite s’est amorcée. Ce mouvement l’a contraint de se retirer de la course à la magistrature suprême tout en reportant sine die le scrutin présidentiel tout en se maintenant dans ses fonctions.
Mais, lundi, la présidence algérienne a indiqué que M. Bouteflika, peu à peu abandonné par ses alliés et proches collaborateurs, quittera ses fonctions avant l’expiration de son ultime mandat le 28 avril.
Rappelons qu’Abdelaziz Bouteflika a subi un AVC en 2013. Cloué sur un fauteuil roulant depuis, il n’apparaît plus que rarement en public. Malgré tout, il représente six décennies de l’histoire de l’Algérie.
En effet, à peine âgé de 25 ans, M. Bouteflika avait fait son entrée dans le gouvernement en qualité de ministre des Sports et du Tourisme. Et un an après, il était déjà à la tête de la diplomatie algérienne. Il conservera ce poste de 1963 à 1979.
Entre temps, cet homme politique a apporté son soutien au putsch de Houari Boumédiène en 1965. Après le décès du président Boumédiène en 1978, Abdelaziz Bouteflika, qui se présentait pourtant comme le dauphin du disparu, est écarté de la succession par les forces armées.
Par la suite, il est carrément banni de la scène politique car accusé de malversations, ce qui le contraindra à l’exil à Dubaï et Genève. Ce n’est qu’en 1999 qu’il obtiendra l’appui de l’armée comme candidat du pouvoir à l’élection présidentielle.