Le ministère sierra-léonais de la Pêche a annoncé, ce lundi 1er avril, l’interdiction, pour un mois, de la pêche industrielle dans les eaux du pays.
La mesure qui a pour objectif de préserver les stocks de poissons couvrira la période allant du 1er au 30 avril. Elle touche aussi bien la pêche que l’exportation de poissons. Le gouvernement a décrété « une interdiction de toute exportation de poisson par terre, mer ou air » sur cette période, a précisé la ministre de la pêche, Emma Kowa Jalloh, ajoutant que les sociétés concernées « devront stocker en chambre froide des poissons de différentes espèces » pour éviter la pénurie et les hausses de prix sur le marché.
Cette décision a été saluée par des professionnels de la pêche, comme Alpha Sheku Kamara, président du Consortium national des pêcheurs, qui a estimé que la mesure est arrivée « après une série de plaintes » de la profession.
Au niveau des ONG de protection de l’environnement, Ibrahima Cissé, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique a indiqué que « c’est déjà une mesure très forte qui va quand même marquer et montrer que quand même quelque chose est en train d’être fait ».
Reste à ce que les autorités sierra-léonaises réussissent à faire respecter leur démarche. Kamara préconise de « faire appliquer l’interdiction par la surveillance ». Ce professionnel accuse sans détour les étrangers qui exercent en faisant fi de certains principes. « Les bateaux de pêche industrielle chinois et coréens détruisent nos filets et épuisent les stocks », a-t-il affirmé.
Freetown a aussi à relever le défi de la pêche illégale qui représente environ 30% des prises des chalutiers étrangers, selon une étude publiée en 2017 par sept institutions et organismes de recherche, dont le projet Sea Around Us de l’université de Colombie-Britannique (Canada).