La Sierra Leone a interdit pour un mois à compter de lundi 1er avril, la pêche industrielle dans ses eaux afin de reconstituer les stocks de poisson, une mesure saluée par les pêcheurs de ce pays d’Afrique de l’Ouest et les ONG écologistes.
Les entreprises de pêche industrielle doivent non seulement cesser toute activité du 1er au 30 avril, mais le gouvernement a décrété « une interdiction de toute exportation de poisson par terre, mer ou air» durant cette période de repos biologique, a déclaré à la presse la ministre de la Pêche, Emma Kowa Jalloh, précisant que cette mesure vise à «protéger notre stock de poissons de l‘épuisement».
Pendant ce mois, ces entreprises «devront stocker en chambre froide des poissons de différentes espèces» afin d‘éviter la pénurie et les hausses de prix sur le marché, a ajouté Mme Jalloh, reprenant les termes d’un communiqué de son ministère publié le 6 mars.
Le président du Consortium national des pêcheurs, Alpha Sheku Kamara, a salué cette mesure « après une série de plaintes » de la profession, appelant «le gouvernement à faire appliquer l’interdiction par la surveillance».
En raison de la pêche illégale, non réglementée et non déclarée, dite pêche INN, «de 2010 à 2016, la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et la Sierra Leone ont perdu environ 2,3 milliards de dollars par an en chiffre d’affaires», avait estimé Greenpeace en 2017.
La pêche illégale représente environ 30 % des prises des flottes de pêche industrielle étrangères en Sierra Leone, selon une étude publiée en 2017 par sept institutions et organismes de recherche, dont le projet «Sea Around Us» de l’Université de Colombie-Britannique (Canada).