Plusieurs voix se sont levées, mercredi 03 avril, à l’Assemblée nationale malienne pour exiger des explications de la part du gouvernement, suite à l’attaque, le 23 mars dernier, du village peul d’Ogossagou (centre du Mali) par des groupes armés, ayant fait plus de 160 morts.
Concernant le groupe parlementaire RPM (Rassemblement pour le Mali), la députée Aïssata Touré a demandé « Pourquoi cette spirale de violences ? Quelles sont les conclusions des investigations concernant les toutes premières victimes de cette série funeste ? Comment expliquer cette prolifération d’armes sophistiquées entre les mains de non professionnels ».
Mamadou Diarrassouba du même groupe a déclaré que « la recrudescence des attaques contre les populations civiles et nos forces armées a atteint son paroxysme au cours de ce trimestre », avant de détailler les attaques du 1er janvier contre le village de Koulogon, du 17 mars contre la base militaire de Dioura et celle du 23 mars, avec à l’affiche des centaines de victimes au total.
Il a indiqué ne pas comprendre comment les groupes armés échappent à la vigilance de tous les services de renseignements qui patrouillent dans les zones concernées. « Ce gouvernement ne peut pas aller loin, il faut revoir le gouvernement … », a-t-il martelé.
Un autre député du RPM, Mohamed Tounkara, a demandé carrément la démission du gouvernement. Il a estimé qu’« on ne peut pas assister à plus de 200 morts sans que personne ne démissionne ».
Le ministre de la sécurité et de la protection civile, Salif Traoré, représentant le gouvernement à cette séance au Parlement, a fait savoir que le gouvernement, conscient de la situation, en train de renforcer la « présence militaire au centre du pays ». Plus de 15 000 hommes sont déployés sur le terrain et « une grande opération va être enclenchée sou peu » a-t-il précisé.
Suite au massacre d’Ogossagou, les autorités ont ouvert une enquête et ont procédé à la dissolution du groupe d’autodéfense dogon Dan Nan Ambassagou, soupçonné d’être à l’origine du drame. Mais tout cela n’apaise ni les députés ni la population.
Selon la presse locale, la Cour pénale internationale (CPI) aurait annoncé qu’elle enquêterait également sur les récents événements survenus au Mali.