Le président en exercice de l’Union Africaine et chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Oueld Abdel Aziz, a rencontré lundi à Ouagadougou tous les protagonistes de la crise politique burkinabè afin de trouver une issue rapide au conflit.
Lors de cette réunion, les différentes parties de la crise Burkinabè ont pu exprimer leurs souhaits pour une transition réussie. L’opposition et la société civile ont, durant cette entrevue, transmis à l’armée leur projet de charte pour mettre en place une transition civile. A l’issue de la réunion, l’actuel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a affirmé que ce texte était le « socle » de la sortie de crise.
« Nous pensons que la situation n’est pas aussi compliquée que le laissent entendre certains. Ce sont les Burkinabé qui ont mis leur pays dans cette situation mais pour la bonne cause, pour plus de démocratie », a déclaré le président de l’UA.
Le président mauritanien a affirmé que l’UA n’était pas là pour imposer un quelconque programme à suivre, encore moins à sanctionner le pouvoir actuellement en place. Mohamed Oueld Abdel Aziz entendait certainement dissiper les malentendus provoqués par l’organisation africaine. En début de semaine passée, l’UA avait spécifiquement menacé le Burkina Faso de sanctions si le régime de transition, actuellement dirigé par le lieutenant-colonel Isaac Zida, n’était pas remis aux mains de civils dans un délai de 15 jours.
A Ouagadougou, cette tentative de menace a été mal perçue par la junte militaire et par les membres de la société civile. D’après eux, l’Union Africaine est très mal placée pour imposer ses conditions et son rythme à la sortie de crise. En effet, durant la révolte qui a destitué l’ancien président Blaise Compaoré, l’UA n’avait pas donné suite aux appels à l’aide de l’ancienne opposition burkinabè.