Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi dans plusieurs villes du Tchad pour dénoncer la cherté de la vie dans le pays et soutenir certains fonctionnaires grévistes qui réclament le paiement de leurs salaires.
Les protestations ont débuté tôt mardi à Sarh, ville du sud tchadien située à quelque 500 kilomètres de N’Djamena. Les habitants de cette localité ont entamé dès les premières lueurs du jour des manifestations bruyantes. Les manifestants frappaient avec tout ce qu’ils trouvaient afin de faire du bruit. Cette opération, dénommée « tintamarre », visait à répondre à l‘appel du syndicat des enseignants.
La grogne sociale s’est ensuite propagée aux autres villes, principalement à N’Djamena et Moundou, ville qui se trouve également dans le sud du pays. Dans la capitale, des jeunes s’en sont pris à des véhicules de l’administration pour montrer leur colère. A Moundou, les protestataires se sont attaqués à une station-service et à des citernes de carburant. Certains groupes de manifestants ont également lancé des pierres sur la mairie et brulé des pneus dans la rue, entrainant l’intervention des forces de l’ordre.
Ces manifestations géantes ont paralysé une bonne partie des villes concernées. De nombreux commerces sont restés fermés, et plusieurs manifestants auraient été blessés lors des violences, dont certains grièvement. Certains médias locaux évoquent le décès de deux manifestants, mais ce chiffre n’a pas encore été officiellement confirmé.
Selon les organisateurs de ces manifestations, le but des protestations est d’exprimer le mécontentement des citoyens face à la cherté et aux conditions de vie au Tchad. Les principales revendications des contestataires étaient la hausse des prix des carburants qui ont triplé en quelques mois et le non versement des primes des examens aux enseignants.
En milieu de journée, plusieurs autres corps de fonctionnaires se sont joints aux manifestations, notamment les notaires, les avocats et les huissiers.