La démission cette semaine du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a certes été saluée par sa population, mais cette mesure est loin de calmer la foule, puisque les Algériens annoncent pour ce vendredi, de nouvelles manifestations de masse dans les rues du pays.
Le nouvel objectif affiché est de «chasser le système» du pouvoir et «empêcher les anciens fidèles du président» déchu de gérer la transition. Sont principalement visés les trois B, Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui, trois hommes-clés de l’appareil mis en place par Bouteflika et à qui la Constitution confie les rênes du processus d’intérim.
Abdelkader Bensalah dirige, depuis plus de 16 ans, le Conseil de la Nation. A ce titre, il est chargé de remplacer le président démissionnaire pour trois mois à la tête de l’Etat, le temps d’organiser une présidentielle.
De son côté, Tayeb Belaiz, ministre depuis 16 ans, quasiment sans interruption, préside le Conseil constitutionnel, chargé de contrôler la régularité du scrutin à venir.
Pour sa part, le Premier ministre Noureddine Bedoui était jusqu’à sa nomination, le 11 mars, le très zélé ministre de l’Intérieur, «ingénieur en chef de la fraude électorale et ennemi des libertés», comme le qualifiait jeudi, le quotidien algérien francophone El Watan.
Le mot d’ordre est donc de «chasser les 3B», pouvait-on lire sur les réseaux sociaux, où le néologisme «vendredire» a même été créé par les Algériens, et signifie «manifester joyeusement» pour «faire chuter un régime dictatorial, pacifiquement».
«Notre victoire est partielle. Les Algériennes et les Algériens n’accepteront pas que (ces) symboles du régime conduisent la période intérimaire et organisent les prochaines élections», a souligné dans une vidéo postée en ligne, l’avocat Mustapha Bouchachi, une des voix de la contestation.