La communauté internationale prend encore le mal centrafricain en patience. Les Centrafricains ne pourront plus élire leur président et leurs députés en février 2015 comme prévu initialement, le scrutin a été repoussé au mois de juin ou juillet de la même année.
Lors d’une réunion tenue ce mardi 11 novembre, le Groupe international de contact (GIC), a en effet, cautionné la proposition de l’Autorité nationale des élections qui préconisait déjà le report des prochaines élections présidentielles et parlementaires.
Cette décision est motivée par le retard des préparatifs de ces échéances. «Compte tenu du retard qui a été accumulé depuis le Forum de Brazzaville et ensuite les événements d’octobre, tout le monde s’est rendu compte qu’il ne sera peut-être pas possible de tenir ces élections comme prévu en février prochain», a déclaré Abdoulaye Bathily, représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale.
En revanche, le report ne peut qu’enchanter en premier lieu, Catherine Samba-Panza, l’ex-maire de Bangui élue en janvier dernier, présidente de la transition. Cette dernière s’accroche au pouvoir malgré les revendications de son départ par l’opposition. Pour rallonger son mandat provisoire, Samba-Panza a mené une bataille sur tous les fronts, pour convaincre la communauté internationale que son pays n’était pas prêt à organiser les élections à la date prévue.
Par contre les autres acteurs politiques du pays, ont d’autres avis sur la poursuite de la gestion de la transition par Catherine Samba-Panza. Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander la démission de la présidente de la transition, surtout depuis son accusation d’avoir détourné une partie du don financier accordé par l’Angola et à cause aussi de la persistance de l’insécurité et de la violence dans le pays.
En attendant, le GIC a entériné au cours de la même réunion la proposition de tenir un forum de réconciliation nationale au plus tard, en janvier 2015. Le GIC appelle tous les Centrafricains, y compris le groupe des ex-Séléka, à prendre part à ce forum qui sera consacré non seulement à la réconciliation, mais aussi à la restructuration des futures institutions politiques du pays.
La République centrafricaine se voit ainsi accorder par la communauté internationale, une nouvelle chance de travailler à la concorde et la réconciliation nationale. S’aura-t-elle la saisir ?