L’incertitude plane encore en Algérie, sur l’identité de celui qui va assurer l’intérim du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika, le Parlement étant censé entériner le processus ce mardi.
D’après la Constitution, il revient logiquement à Abdelkader Bensalah de prendre les rennes du pays, mais ce dernier incarne le «système» que le peuple algérien rejette en bloc ne veut plus en plus de la polémique autour de sa nationalité, puisqu’il natif de la ville nord-marocaine de Nador et n’a obtenu que tardivement, la nationalité algérienne. Il n’est donc pas exclu que ce responsable politique soit contraint à démissionner pour faire place à un autre successeur potentiel.
Rappelons que Bouteflika a démissionné le 2 avril dernier, à la suite de plus d’un mois de protestations sans précédent partout en Algérie pour exiger son départ.
Une semaine après cette démission, les élus de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse) et du Conseil de la Nation (chambre haute) doivent se réunir dans la matinée de ce mardi pour prendre acte de la «vacance» au sommet de l’Etat.
En vertu de la Constitution, ils doivent ensuite, confier au président de la chambre haute, en l’occurrence Abdelkader Bensalah, la responsabilité d’assurer l’intérim à la tête de l’Etat durant 90 jours.
Mais, vendredi dernier, les Algériens ont massivement poursuivi leurs manifestations malgré la démission du président afin d’exiger que soient exclus du processus de transition les piliers du «système».
A l’occasion, trois personnalités politiques algériennes ont particulièrement été prises pour cibles. Il s’agit de Bensalah, du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz et du Premier ministre Noureddine Bedoui.
La doléance des manifestants semble avoir été considérée, puisque dimanche dernier, il a été suggéré, sur les colonnes du journal pro-gouvernemental El Moujahid, qui diffuse régulièrement les messages du pouvoir en Algérie, d’écarter Bensalah de la magistrature suprême par intérim en le remplaçant à la direction de la chambre haute.
Entre temps, le chef d’état-major des forces armées algériennes, le général Ahmed Gaïd Salah, qui est, de fait, le nouvel homme fort du pays, souhaite que la succession de Bouteflika se fasse dans le strict respect de la Constitution.