Les étrangers sans papiers ne sont pas les bienvenus en Afrique du Sud et doivent «rester chez eux pour un meilleur contrôle des déplacements humains», a déclaré la ministre sud-africaine du Développement des PME, Lindiwe Zulu.
La ministre citée par le quotidien «Sowetan» s’exprimait lors d’une réunion du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) consacrée aux relations internationales et la coopération internationale.
Zulu a exhorté les pays voisins à contrôler leurs frontières pour empêcher les citoyens sans-papiers de se rendre en Afrique du Sud, faisant observer que «ceci est conforme à l’accord de Paris sur les changements climatiques (qui a) réaffirmé la responsabilité de chaque pays dans la lutte contre le changement climatique et la collaboration avec d’autres pays en vue d’inciter leurs populations à rester à l’intérieur des frontières de leurs pays d’origine», a déclaré Zulu, citée par le quotidien.
Les commentaires de Zulu font suite aux attaques xénophobes ciblant les migrants africains, il y a quelques semaines, dans la ville portuaire de Durban.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait condamné ces violences xénophobes qui ont fait trois morts dans le pays, déclarant que «les récentes violences au KwaZulu-Natal (province du nord-est) contre les Malawites et d’autres ressortissants sont particulièrement regrettables».
«Il n’y a aucune justification pour ces actes criminels. Si des communautés sont mécontentes, leurs doléances doivent être transmises au gouvernement et cela doit se faire dans le cadre de la loi», a-t-il insisté dans un communiqué.
L’Afrique du Sud, économie subsaharienne la plus développée du continent, est régulièrement le théâtre de violences xénophobes, qui sont nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté.
En 2015, sept personnes ont été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.