Le président du Conseil de la Nation (chambre haute du parlement algérien), Abdelkader Bensalah a été officiellement installé ce mardi, comme président par intérim de l’Algérie, après la démission sous pression de la rue et de l’armée, du président sortant, Abdelaziz Bouteflika qui devait achever son 4ème mandat le 28 avril.
Bensalah sera en poste durant trois mois, et devrait principalement organiser la transition, avec à la clé, une élection présidentielle pour transmettre le pouvoir à un président démocratiquement élu.
Si cette nomination est conforme à la Constitution du pays, elle n’est pas du tout du goût des Algériens qui continuent massivement à manifester dans les rues pour réclamer le départ de «l’ensemble du système Bouteflika».
Ce mardi, des milliers d’étudiants ont crié les slogans : «Dégage Bensalah» et «Système dégage», devant la Grande poste, dans le centre d’Alger.
Intervenant pour la première fois depuis le début du soulèvement populaire le 22 février, la police a tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de canon à eau pour disperser les manifestants mais ces derniers étaient encore présents en fin d’après-midi, sur les lieux encerclés par les forces de l’ordre.
Agé de 82 ans et affaibli par un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, Abdelaziz Bouteflika était chef de l’Etat en Algérie depuis 20 ans. Mais son souhait de briguer un 5e mandat lors de la présidentielle prévue en avril 2019 a provoqué de gigantesques manifestations, notamment à Alger, malgré l’interdiction des rassemblements depuis 2001 ainsi que dans les grandes villes du pays.
Après presque deux mois d’une contestation massive et inédite à travers ce pays d’Afrique du Nord, Bouteflika a dû démissionner le 2 avril sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée, qui a menacé de ne plus reconnaître son autorité.