La paix en Libye devrait attendre encore longtemps, puisque la Conférence inter-libyenne que l’Organisation des Nations Unies (ONU) comptait organiser pour aider le pays à sortir du chao, vient d’être reportée sine die.
Raison évoquée : les combats en cours près de la capitale Tripoli entre les deux principaux camps rivaux, celui du gouvernement reconnu par la communauté internationale et celui du maréchal Khalifa Haftar, à la tête d’une armée autoproclamée.
«Nous ne pouvons pas demander aux Libyens de participer à la Conférence, au moment où les canons tirent et des raids aériens sont menés», a déploré ce mardi dans un communiqué, l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé.
Il expliquera sa décision du report devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se réunir ce mercredi d’urgence et à huis-clos sur la Libye, ont annoncé mardi des diplomates à New-York.
Malgré les appels de la communauté internationale à la retenue, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, et son Armée nationale libyenne (ANL) mènent depuis la semaine dernière, une violente offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli et de son aéroport.
Il espère ainsi étendre son emprise sur l’ouest de ce pays pétrolier, alors qu’il contrôle déjà l’est et, plus récemment, le sud.
En face, les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, basées à Tripoli affirment être «déterminées» à mener une contre-offensive généralisée, dénommée «Volcan de la colère».
Les civiles, souvent grandes victimes de ces affrontements, pourraient encore en faire massivement les frais, selon des organisations internationales.
Quelque 3.400 personnes ont déjà été déplacées par les combats, selon l’ONU, et un dernier bilan établi dimanche, fait état d’au moins 35 personnes déjà tuées depuis jeudi par les tirs croisés des deux camps.