Plusieurs bombes ont explosé jeudi à Tripoli près des ambassades égyptiennes et des Emirats Arabes Unis, faisant suite aux violents attentats qui secouent la Libye depuis deux jours et qui ont déjà fait de nombreuses victimes.
Selon des sources sécuritaires, les attentats n’ont fait aucune victime ni dégâts importants. Néanmoins, c’est la première fois que des explosions simultanées ont lieu près d’ambassades. L’Egypte et les Emirats Arabes Unis font partie des nombreux pays qui ont retiré une partie, voire la totalité de leur personnel diplomatique de Tripoli. Les combats qui opposent depuis l’été plusieurs milices rivales pour le contrôle de la capitale libyenne ont dissuadé nombre de représentations diplomatiques.
D’après des témoins, la bombe qui a explosé près de l’ambassade égyptienne avait endommagé plusieurs commerces et magasins avoisinants. Cependant, il n’est pas certain que l’ambassade elle-même ait été touchée. Il est difficile d’affirmer si les chancelleries étaient les cibles précises des attentats et si des personnels de sécurité s’y trouvaient au moment des explosions.
Ces attaques interviennent dans la foulée des attentats commis mercredi dans plusieurs villes du pays, notamment celles qui se trouvent sous le contrôle du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Ce gouvernement siège à Tobrouk, dans l’est du pays, mais sa légitimité est contestée par un gouvernement rival installé à Tripoli.
Trois ans après la chute du régime dictatorial de Mouammar Kadhafi, la Libye reste plongée dans le chaos et l’anarchie. Plusieurs milices se disputent le contrôle des villes et des ressources pétrolières. Durant l’été 2014, une milice originaire de Misrata a réussi à s’emparer de Tripoli en y installant son gouvernement et son parlement. Depuis lors, les parlementaires élus et le cabinet du Premier ministre Abdallah Al Thinni sont partis se réfugier à Tobrouk, 1 200 kilomètres plus à l’Est.