La Cour constitutionnelle sud-coréenne a jugé hier jeudi, l’interdiction de l’avortement contraire à la Constitution et ordonné la modification de la loi y afférant, d’ici à la fin de l’année prochaine.
Les juges de la plus haute juridiction du pays ont pris cette décision par sept voix contre deux alors que les militants, pro et anti-avortement se faisaient face devant leurs bâtiments dans le centre de la capitale Séoul. L’annonce de cette décision a été accueillie par des cris de joie et des embrassades de centaines de femmes.
Cela faisait plusieurs années que les appels à la modification de la légalisation relative à l’avortement, se multipliaient dans une société très conservatrice à l’égard des femmes, marquée entre autres, par une grande influence des églises évangéliques farouchement opposées à l’avortement. L’avortement est criminalisé depuis 1953, en Corée du Sud qui est l’un des derniers pays dits «développés» à bannir l’interruption volontaire de la grossesse, sauf pour des cas exceptionnels tels que des viols, des incestes ou s’il y a risque pour la mère.
Selon la loi actuellement en vigueur, les femmes qui décident d’interrompre leur grossesse s’exposent à des peines d’un an de prison et les docteurs qui pratiquent l’opération risquent deux ans de prison. Mais malgré cette loi, les avortements clandestins demeurent courants dans le pays et les poursuites judiciaires rares.
Cependant, selon les militants pro-avortements, en raison de leur illégalité, ces avortements exposent les femmes qui peuvent être dénoncées ou victimes de chantage et ne sont pas protégées en cas d’erreur médicale quand les opérations d’avortement sont faites dans de mauvaises conditions sanitaires pour les femmes qui n’ont pas suffisamment de moyens financiers.
Selon un récent sondage, environ 75% des femmes en Corée du Sud demandaient l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse.