Le président béninois, Patrice Talon a justifié jeudi son choix de ne pas recourir à une ordonnance qui permettrait la participation, aux élections législatives du 28 avril, des formations politiques de l’opposition exclues de la course.
Lors d’un entretien qu’il a accordé à l’ORTB, la chaîne publique nationale, sur la situation sociopolitique actuelle qui prévaut dans le pays, le chef de l’Etat a indiqué qu’au nom de l’ordre constitutionnel, il ne peut interférer dans le processus électoral.
«On ne prend pas une ordonnance pour fixer les conditions de participation à une élection. Ça ne se passe dans aucune démocratie», sinon, ce serait un «coup d’Etat», a-t-il insisté.
Tous les dossiers déposés par les candidats de l’opposition pour les législatives ont été rejetés sur la base d’une nouvelle loi électorale. En fin de compte, le scrutin ne se tiendra qu’avec deux formations politiques appartenant à la mouvance au pouvoir.
L’opposition qui dénonce cette situation et qui a suggéré la prise d’une ordonnance par le chef de l’Etat, s’attendait, ce jeudi, à une annonce présidentielle de nature à favoriser une sortie de l’impasse.
Mais au lieu de signer cette ordonnance, le président Talon a imputé la responsabilité au Parlement qui n’aurait pas su trouver une solution à la situation actuelle.
Réagissant aux parties qui l’accusent d’être à l’origine de l’exclusion des candidats de l’opposition, le président a déclaré que «dire que c’est par des manœuvres que deux groupes politiques de mon camp sont sortis du lot ce n’est pas honnête».
Pour finir, il a lancé un appel à la modération, à l’attention de ses opposants. «Je voudrais prier les leaders politiques de ne pas appeler à incendier le pays. Ne pas participer à une élection, la vie ne s’arrête pas là. La vie ne finit pas à un échec».