L’armée et l’opposition burkinabé sont tombés d’accord jeudi à Ouagadougou sur les institutions de transition à mettre en place au Burkina Faso pour surmonter la crise politique et remettre le pouvoir aux mains des civils.
Près de deux semaines après l’éviction de l’ancien Président Blaise Compaoré, les différentes parties prenantes au processus de transition se sont mises d’accord sur les démarches à entreprendre pour réussir cette étape qui devrait laisser place à un régime dirigé par les civils.
Le projet de charte a été voté à l’unanimité par les membres de la commission intérimaire qui rassemble l’opposition, la société civile, l’armée ainsi que les autorités religieuses et traditionnelles du pays. L’adoption de ce texte hautement symbolique s’est effectuée sous les applaudissements des quelque 80 délégués que compte la commission intérimaire.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida, l’homme fort du pays depuis que l’armée a pris les commandes à la suite de la chute du régime Compaoré le 31 octobre, s’est montré satisfait après la validation de cet accord en assemblée.
Selon les clauses de cette charte, le président de la transition ainsi que le chef du Conseil National de Transition (CNT) devront obligatoirement être nommés parmi les civils n’appartenant à aucun parti politique. Cependant, le Premier ministre, désigné par le futur président, pourra être un civil ou un militaire, selon les délégués. Il sera à la tête d’un gouvernement de 25 membres.
Cette avancée majeure au niveau politique donne beaucoup d’espoir à la jeune génération burkinabè qui n’a pas encore connu d’autre régime que celui de Blaise Compaoré. La date de la passation du pouvoir n’a toujours pas été précisée, toutefois l’Union Africaine a posé aux militaires un ultimatum de 15 jours qui expirera lundi prochain pour passer le flambeau aux civils, sous peine d’éventuelles sanctions.