Le Croissant Rouge libyen a indiqué que ses équipes avaient pu «intervenir mercredi matin pour évacuer des civils dans les zones de combats» en Libye, où s’affrontent l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar et les troupes du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.
Les combats se sont intensifiés au sud de la capitale, cible depuis jeudi dernier, d’une offensive de l’armée du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est du pays.
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a rappelé «toutes les parties» à «leur obligation, en vertu du droit international, de garantir la protection des civils et des infrastructures civiles».
Le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi a lui aussi demandé d’«épargner les civils, notamment les réfugiés et les migrants bloqués» en Libye.
L’Unicef a indiqué de son côté que «près d’un demi-million d’enfants à Tripoli et des dizaines de milliers d’autres dans les régions occidentales» étaient «directement menacés» par les affrontements armés.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences. Quelque 4.500 personnes ont déjà été déplacées par les combats, selon l’ONU.
Selon le dernier bilan du ministère de la santé du GNA arrêté dimanche soir, au moins 35 personnes ont été tuées depuis jeudi. Le Conseil de sécurité, qui s’était réuni à huis clos à l’invitation de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne pour discuter d’un projet de résolution demandant un cessez-le-feu, devrait adopter prochainement un texte poussant à l’arrêt des combats, selon des diplomates.
Les combats compromettent le processus politique, et le report, annoncé mardi, de la Conférence nationale libyenne prévue du 14 au 16 avril à Ghadamès paraissait inéluctable.